Portrait Kapoué n°33 : Fanny Hash illustratrice strasbourgeoise

Fanny Hash, illustratrice strasbourgeoise

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Les chiens de la SPA de Strasbourg, je n’ai pas trouvé meilleur coach sportif, sérieux, mon cul n’a jamais été aussi ferme et au moins je dépense mon énergie utilement.

Votre plus grande qualité ?
Je suis une petite rigolote à l’imagination débordante.

Votre plus grand défaut ?
Je manque souvent d’audace de peur d’avoir l’air prétentieuse de désirer telle ou telle chose. C’est simple, j’m’excuse de tout,  j’m’excuserais même d’exister et je laisse ma place ou m’efface dès que je me sens jugée. C’est ballot car je trouve qu’être audacieux est la plus belle des qualités. Se préoccuper tant de l’avis des autres est un comportement égocentré que je tente de combattre.

Vous considérez-vous comme quelqu’un de connecté ?
Autant qu’un boulier chinois ! Justement les filles de ma sœur (la plus jeune a 10 ans) m’ont expliqué tout à l’heure à quoi servent Snapchat, Instagram, Youcam makeup… c’est un truc de fou, ces retouches photos et le travail de l’e-réputation que même des enfants s’infligent avec plaisir instinctivement. Malheureusement, c’est çà la réalité, la place que l’on occupe dans le monde virtuel. Bon au pire, je vais les engager pour s’occuper de ma com.

Le héros de fiction auquel vous aimeriez ressembler?
Mystique des X-men, être métamorphe, pour justement ne jamais être moi. Revêtir l’apparence de n’importe qui, et ce tout en étant nue en vrai, ce serait du pur kiffe. Ok, là cash, j’imagine bien quelques plans pas honnêtes, voire vicelards mais « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », j’prendrais la main à la place des puissants de ce monde pour tout révolutionner.

Le job que vous avez toujours rêvé de faire, même si vous faites le contraire à présent ?
Je voulais être Karl Lagerfeld, je crois. J’adooooore la mode! Dans le fond, j’voulais un job que je n’aurai pas choisi mais qui m’aurait choisie car çà ne pouvait pas être autrement comme si j’étais faite pour quelque chose. Et étrangement je crois que l’illustration me fait ressentir çà.

Votre héros dans la vie réelle?
Mon chat, Léo, il a tout compris à la vie! Il glande toute la journée, fout le bordel partout, ne participe à aucune tâche sous prétexte qu’il n’a pas de pouce et maîtrise à merveille son pouvoir sur nous, pauvres humains.

La chanson que vous sifflez dans la douche?
Je suis incapable de siffler ou même de fredonner un air existant.  Ma tête est pourtant pleine d’airs décomposés et recomposés, totalement méconnaissables alors faute de savoir les retranscrire, je danse. Sous la douche, je bouge de la tête comme une folle. J’ai les cervicales ultra souples.

Comment vous voyez-vous dans 20 ans?
Métamorphe et du coup, ne pas être soumise au vieillissement, ok, on peut rêver. J’n’imagine pas le temps qui passe, c’est sans doute pour çà que je perds souvent mon temps.

Votre film culte ?
Ok je vous l’avoue, c’est super honteux mais c’est Clueless, y a des couleurs pastel de partout, c’est comme manger de la guimauve avec les yeux, c’est délicieusement régressif.

Ce que vous détestez par-dessus tout ?
La mauvaise foi des puissants de ce monde quand ils disent qu’ils ne peuvent pas changer les choses, à un moment faut avoir des couilles et ne plus laisser l’argent tout pervertir.

Le talent que vous aimeriez avoir ?
J’aimerai savoir chanter ou au moins savoir taper dans mes mains en rythme car c’est super frustrant en concert de ne pas pouvoir manifester sa joie.

Que manque-t-il à Strasbourg pour être une ville incontournable d’Europe ?
Strasbourg est une ville superbe. Elle mériterait plus de streetart pour s’habiller entièrement d’art, que des fresques envahissent tous les murs ennuyeux de ses bâtiments administratifs afin de moderniser et rendre unique chaque mur et ainsi offrir aux visiteurs une ballade artistique.

Si vous étiez un quartier de Strasbourg ?
La presqu’île Malraux. C’est un espace anti-ennui, tu peux y être bien seule avec toi-même.

Votre restaurant strasbourgeois préféré ?
Copains comme cochons. C’est bien situé, le décor est sympa, leur terrasse idéale et l’accueil est chaleureux. Ils sélectionnent des produits de qualité et les cuisinent élégamment. Je n’ai jamais été déçue.

Votre bar strasbourgeois préféré ?
La Mandragore, sans hésitation. Ce lieu a de la personnalité. J’adore le décor, la musique choisie avec soin, leur russe blanc et l’accueil bienveillant accordé à chacun. Sans balancer de nom, j’en ai assez de ces bars pseudo hype, à la déco pourrie, à l’hygiène douteuse où le client doit limite s’estimer heureux d’être servi parce qu’en plus il y a des barman ou barmaid qui se la jouent et te prennent de haut.

Autre ville en Alsace et pourquoi ?
La Petite Pierre et son festival de jazz.

Quelle est la chose que vous changeriez en premier si vous étiez Maire de Strasbourg ?
Je mettrais des hauts parleurs dans les rues et diffuserais de la musique pour adoucir l’ambiance urbaine,  comme il y en a dans le parc Disney. Avec de la musique, les gens ont l’impression d’être dans un film, dans un univers féerique. Les groupes locaux pourraient être engagés pour créer ces bandes son.

Votre marque alsacienne préférée ?
Kronenbourg. No comment.

En 3 mots, décrivez-nous votre Strasbourg ?
Charmant, épicurien et cyclable.

Votre actualité ?
Comme j’adore Le bar La Mandragore, je les ai sollicités pour pouvoir y faire ma première exposition. Mes illustrations habillent leurs murs tout le mois d’avril. Je m’y suis prise à l’arrache donc je n’ai rien mis en vente, c’est conçu comme une carte de visite de mon univers. Ce qui a apparemment fait des frustrés, çà fait plaisir et m’encourage à penser à la commercialisation. Je collabore également à la création d’un spectacle avec le groupe de musique Une Abeille dans le Bonnet. Mes créations graphiques inspirées de leurs chansons seront utilisées dans des vidéos projetées pendant le concert. A noter notre première représentation à Strasbourg le 23 juin 2016 au Camionneur.
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Invité Kapoué n°26: Cheeba, la reine de l’urbex

Aujourd’hui, j’ai laissé Cheeba, présenter le temps d’un article sa passion dévorante pour l’urbex :

« J’ai commencé à m’intéresser à l’urbex (diminutif du terme Exploration Urbaine – Urban Exploration) il y a quelques années, en voyant quelques photos passer sur internet. Cela m’a donné envie de me lancer dans l’aventure.

Ce que j’aime particulièrement dans ce monde, c’est la recherche : c’est comme un grand jeu de piste.

Ce jeu commence quand un urbexeur poste des photos de bâtiments intéressants. En général, la région est donnée mais rien de plus. Pas de ville ou de coordonnées GPS ni de photos extérieures avec des éléments permettant de reconnaître le lieu (panneaux, véhicules avec plaques d’immatriculations etc.). Parfois un petit historique ou un surnom du lieu permettant de donner le thème ou style du lieu visité « Sanatorium du Diable », « Brasserie K. », « Manoir à la Verrière ».

J’ai visité quelques manoirs et maisons de maîtres mais j’ai une certaine préférence pour tout ce qui est friches industrielles. Mon père avait l’habitude de nous emmener visiter des chantiers mon frère et moi quand nous étions petits, c’est resté un très bon souvenir.

Ce mélange d’odeurs d’essence, de métal, de poussière et ces grands bâtiments abandonnés, l’ambiance lors des visites, c’est un peu comme une drogue. C’est toujours impressionnant de constater que des gens ont bossé sur ces lieux pendant des années et que du jour au lendemain, les lieux sont abandonnés avec le matériel, les dossiers administratifs et mêmes des objets personnels, comme s’il y avait un fléau ou une guerre et qu’il fallait se barrer dans l’urgence.

Qui dit urbex, dit également réactivité, car quand il y a des lieux qui deviennent trop connus, ils deviennent rapidement la cible des pilleurs, des casseurs, des squatteurs. C’est souvent le cas en ville, comme avec la Maison du Bâtiment ou France Telecom et Istra à Schiltigheim.

Niveau loi:
On frôle souvent l’illégalité en entrant sur une friche ou un manoir abandonné, car le lieu appartient toujours à quelqu’un, que ce soit à la mairie ou à la région, ce n’est jamais totalement abandonné. Certains gardiens sont plus compréhensibles que d’autres, voient qu’on a des appareils photos et comprennent qu’on ne vient pas pour voler du matériel, mais certains propriétaires peuvent être moins sympa quand ils constatent des dégradations, des vols. En fait, ce n’est pas impossible que toi, aussi innocent que tu puisses êtres, prenne pour tous les autres avec une amende et même de la garde à vue.

Je me suis déjà fait arrêtée deux fois, mais ce n’est jamais allé plus loin et ça ne m’empêche pas d’y retourner. Il y a des lieux qu’on peut faire et d’autres qui sont déconseillés, après il faut savoir ou s’arrêter. Et ne jamais y aller seul.

La suite ?
Je pense aller traîner du côté du Port du Rhin dès qu’il fera un peu meilleur, c’est une zone immense avec un gros potentiel et quelques spots abandonnés qui ne demandent qu’à être trouvés ! »

« Cheeba »

Invité Kapoué n°12: TaKe Me, projet street art à Strasbourg

TaKe Me, projet street art à Strasbourg

Recevoir un cadeau et ensuite participer vous-même à la création finale d’un concept artistique, c’est ce que vous propose Alex Tréma, pochoiriste urbain parisien, au travers de son projet de street art original appelé TaKe Me, qui passera par Strasbourg les 14 & 15 Novembre prochain.

TaKe Me ce sont 24 mystérieuses pochettes calques avec une inscription rouge (TAKE ME) scotchées dans la ville qui, si vous les remarquez-vous invitent à les ramener avec vous.

A l’intérieur, une œuvre originale signée Alex Tréma  et une invitation vous proposant de retourner sur l’adresse mail de l’artiste une photo de votre trouvaille avec votre propre mise en scène, et ainsi vous-même, d’alimenter la créativité de ce projet.

Les visuels de pose dans les rues et les retours des participants à TaKe Me sont ensuite publiés sur le compte Facebook et le site de l’artiste.

Simplicité, générosité et interactivité sont les maîtres mots de TaKe Me.

Pour Strasbourg, le personnage choisit comme pochoir commun des 24 pièces est Alain Bashung.

Depuis Mai 2013, TaKe Me est notamment passé par New York, Paris, Londres, Rome, Lisbonne, Venise, Barcelone, Naples, Tanger. Strasbourg est la 22ème session.

Alors amis strasbourgeois, les 14 et 15 Novembre prochains, ouvrez les yeux et soyez curieux !

Retour sur l’inauguration de l’hotel Graffalgar à Strasbourg

Retour sur l’inauguration de l’hôtel Graffalgar à Strasbourg

Il est clair que tout le monde (ou presque) connait le Graffalgar : cet hôtel strasbourgeois alternatif du quartier de la gare qui propose des chambres décorées par des artistes. Vous n’allez donc rien apprendre en lisant cet article mais je vais juste rappeler les bases et surtout vous laisser regarder quelques photos prises lors de l’inauguration de la 2eme phase de l’hôtel.

Les artistes se sont bien amusés, ils ont, chambre par chambre laisser libre court à leur imagination pour développer leurs univers respectifs sur les murs de l’hôtel, ce qui donne un mélange plutôt sympathique… Je connaissais moi aussi cet hôtel de nom, j’avais jamais pu y aller mais l’envie était là ! Surtout qu’à l’époque de sa construction, j’habitais pas loin, je voyais le projet se monter, mais de l’extérieur !

J’y suis donc passé il y a quelques jours à cette soirée d’inauguration, l’occasion de faire un tour complet dans l’endroit en buvant une bière fraîche ! Seules les chambres des clients étaient fermées (logique !). J’ai passé un bon moment, j’en ai pris plein les mirettes, j’ai presque regretté d’être strasbourgeois et de pas pouvoir y dormir en tant que touriste ! Bref, la classe.

Pour rappel, l’endroit mise beaucoup sur le service : Free WIFI, boutique des artistes, vélos à dispositions etc… Seuls les toutous et les chatons ne sont pas acceptés.

Les chambres sont dans les étages, le rez de chaussé reste un espace ouvert à tous : espace de rencontres, expositions, workshops, restauration (plat du jour, dîner, apéros, brunch…) L’idée est de pas se limiter aux 38 chambres décorées par les 38 artistes, mais être aussi un lieu d’échanges entre les strasbourgeois et les clients de l’hôtel.

Pour les prix, ça commence à 70€ par nuit pour une chambre simple et 90€ par nuit pour une double, il y a souvent des offres sur la page d’accueil de leur site.

Vous savez donc à présent où envoyer Mamie quand elle vient vous rendre visite à Strasbourg !

Mise à jour du 28/08/2018 :
J’ai pu manger pour la deuxième fois là bas : j’aime beaucoup ce qu’ils servent, c’est en général bon et pas cher. Le fait de pouvoir prendre des brunchs en semaine est plutôt pas mal !

Hotel Graffalgar
17 rue Déserte
67000 Strasbourg
03 88 24 98 40

DAN23 : la référence du Street Art à Strasbourg

DAN23 : la référence du Street Art à Strasbourg

Intrigué et surtout agréablement surpris par le boulot graphique de Dan23 ces derniers temps sur Strasbourg, j’ai décidé de le contacter pour en savoir plus. Il a accepté de répondre à mes questions :

1) D’où tu viens?

Je suis né en Pologne et après avoir passe une quinzaine d’années dans le centre de la France, je suis arrivé à Strasbourg en 94.

2) Décris ton art, tes sources d’inspirations ?

Ma démarche est de placer, au sein des villes que je traverse, des portraits lumineux. Ces portraits représentent les différentes rencontres que j’ai faite dans ma vie. C’est en quelques sorte une série de polaroïds de mon parcours que je travaille consciencieusement en atelier pour le partager plus tard dans la rue. L’objectif n’est pas de heurter mais de rassembler sur des sujets aussi universels que la musique, l’enfance, l’amour, la compassion. Tous ces visages que l’on découvre simplement au détour d’une rue, ne sont que quelques coups de pinceaux réalisés avec passion qui je l’espère, offrira à certains un moment d’émotion.


3) Le but de tes œuvres, des messages?

Je n’ai pas de messages en particulier, à part peut être d’apporter un peu de poésie et de réflexion sur nos sociétés qui œuvrent le plus souvent à nous renfermer plutôt que nous rassembler. Mon travail est présent pour apporter un moment de détente, une bouffée d’air dans nos vies trop rapides, comme un bon vieux morceaux de musique. D’ailleurs chacun des visages que je peins porte le nom d’une chanson que l’on peut écouter mon site ou mon Facebook.

4) Ton rapport avec la ville de Strasbourg?

C’est une ville que j’affectionne pour sa dimension humaine et la beauté de son architecture, mon travail me permet de tenter de la rendre plus chaleureuse, plus humaine. Pour cela, j’utilise le portrait qui est universel et je prends soin de respecter les personnes qui croiseront mes visages en ne faisant pas l’apologie de la violence, du sexisme, de la guerre.


5) Pourquoi « inondes » tu le quartier gare et le Petite France de tes œuvres?

Pour la petite France, c’est simple, j’habite ce quartier et c’est toujours plaisant de découvrir la réactions des gens qui croiseront mes portraits. Pour le quartier gare, c’est à mes yeux le quartier populaire de Strasbourg où l’on croise tous types de cultures et de classes sociales.

6) Quel est ton point de vue sur la culture geek ?

Du fait de ses connaissances pointues, le geek est à mon point de vue peut être trop cérébral, mais étant un enfant de l’ère internet, je suis de très prêt, les révolutions technologiques. De plus le Street Art et internet sont étroitement lié, tous comme la radio à démocratisé la musique, internet a propulsé le Street Art comme une véritable révolution artistique hors des circuits institutionnels.


7) Sur quels réseaux sociaux te suivre ou te contacter? site web?

On peut me suivre sur beaucoup de réseaux sociaux Facebook, Flickr, Instagram, Pinterest et bien entendu mon site web : dan23.com

8) Des projets en cours? Des envies?

Les projets en cours sont multiples mais pour n’en citer que un seul, j’ai une résidence artistique durant 5 mois au Neuhof ou je vais relooker un appartement que l’on pourra visiter et réaliser des portraits des personnes vivant dans le quartier au sein de leur cadres de vie. On pourra suivre l’évolution  du projet sur le site projetraitdunion.com et sur mon site. En ce qui concerne les envies, ce serait de réaliser une grande fresque sur une façade strasbourgeoise.

9) Pour finir, donnes moi une phrase qui te résume toi et ton art ?

Simplicité.

Galerie photo:

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